Suivez les bonnes pratiques de graissage afin d’accroître l’efficacité et la vie utile du matériel

Le graissage approprié des roulements est essentiel

Man working with gear Man working with gear

Le graissage approprié est une partie mal appréciée, mais essentielle de l’entretien industriel, aussi bien pour le matériel mobile non routier que le matériel stationnaire d’usine. Les applications industrielles comptent une bien plus grande variété de graisses que les véhicules routiers simplement en raison de leur plus grand nombre de composants et de machines différentes. Il est important de non seulement connaître quelle graisse employer pour chaque application, mais aussi la bonne quantité à utiliser et la méthode de graissage répété dans chaque cas.


Le matériel mobile non routier, tels que bouteurs, pelles rétrocaveuses ou excavateurs, présente un grand nombre de goupilles et douilles. Celles-ci comptent généralement un palier lisse radial dans un simple arbre rotatif (comparativement à un élément rotatif ou un roulement à billes). Le pompage de graisse fraîche est la pratique normale pour le graissage répété, ce qui force l’évacuation de la graisse usée, jusqu’à ce que la douille soit remplie de graisse fraîche. Cette méthode purge toute contamination du palier tout en assurant l’évacuation totale de la graisse usée. Il s’agit d’une procédure relativement simple, qui n’exige ni mesurage ni calcul, il suffit de ne pas étendre trop de graisse sur le plancher de l’atelier!


Les roulements à élément roulant sont une toute autre histoire. En plus des roulement eux-mêmes, ils comportent souvent un flasque ou un joint d’étanchéité. Ceci prévient, ou du moins, atténue la contamination tout en permettant de conserver la graisse plus longtemps. Toutefois, ceci restreint également la quantité de graisse que vous pouvez remplacer à chaque graissage répété. Dans ce cas-ci, la méthode de purge de graisse usée par le pompage de graisse fraîche ne fonctionne pas. En fait, cette méthode est susceptible d’endommager les joints d’étanchéité ou le flasque, ce qui engendrera plus de contamination, un graissage répété plus fréquent et, ultimement, le remplacement plus fréquent du roulement.


Le cas échéant, vous devez soigner encore plus le volume de graisse appliqué au roulement, remplissant généralement seulement le tiers de la cavité. En règle générale, si vous multipliez la largeur du roulement par son diamètre en pouces, un dixième de ce résultat devrait égaler le volume en oz liq nécessaire pour le graissage répété du roulement. Notez dans vos pratiques d’entretien le volume de graisse employé pour chaque roulement. Étalonnez ensuite chaque pistolet graisseur utilisé afin de déterminer le volume de graisse appliqué par impulsion. Ceci peut être réalisé au moyen d’un pèse-lettre. Recouvrez le pèse-lettre pour le garder propre, puis pompez la graisse à cinq reprises sur le pèse-lettre. Divisez le poids total par cinq afin d’obtenir le poids moyen de chaque impulsion et inscrivez le résultat sur le pistolet graisseur. Ce chiffre servira au graissage répété précis des roulements.


Le surgraissage compte parmi les plus grands problèmes, en particulier pour les roulements de moteur électrique, dans lesquels il peut endommager les joints d’étanchéité ou flasques et provoquer la défaillance précoce des roulements, voire même la destruction du moteur électrique.


Les clients demandent parfois la fréquence du graissage répété de certains équipements. Cela dépend d’un grand nombre de variables, dont la vitesse de rotation du roulement, sa fréquence d’utilisation et la température du logement. Plus la température est élevée, plus le graissage sera fréquent, parfois à tous les jours, si la température du logement atteint plus de 93 °C (200 °F). La contamination est un autre facteur. Si l’unité est exposée à des particules ou de l’humidité, la protection de ses éléments rotatifs exigera un plus grand nombre de graissages répétés. Ceci s’applique également si le roulement est assujetti à un niveau élevé de vibration. Le point ultime est le positionnement sur l’arbre. En effet, un arbre monté à la verticale nécessitera au moins trois fois le nombre de graissages répétés qu’un arbre monté à l’horizontale.


Bien que le secteur automobile ait normalisé la graisse à seulement quelques choix, le milieu industriel demeure un peu plus compliqué. Il est rentable de comprendre les différences entre les types de graisse et comment les appliquer correctement afin d’assurer le rendement optimal et la durée de vie prolongée de votre matériel.

09/02/2020

Dan Holdmeyer
À propos de l’auteur : Avec plus de 35 années d’expérience dans l’industrie pétrolière et gazière, Dan Holdmeyer a travaillé pour Chevron pendant 14 ans occupant plusieurs fonctions avant de devenir directeur de marques industrielles et de produits de refroidissements et de travailler comme ingénieur en lubrification pour Chevron Delo et d’autres marques de lubrifiants liées. Il joue un rôle central dans la gestion d’une grande variété de programmes liés aux besoins de lubrification pour véhicules routiers et hors route. Dan travaille aussi comme spécialiste de la formation Chevron pour la division mondiale de lubrifiants et ce, depuis qu’il s’est joint à l’entreprise. Avant de joindre l’équipe Chevron, Dan a travaillé pendant 20 ans comme ingénieur de terrain pour Mobil Oil Corporation (1979-1999) dès sa sortie de l’Université du Missouri-Columbia où il a obtenu un baccalauréat de science en génie chimique.

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