Andrew Hanna a grandi à Greenwich, dans le Connecticut, mais n'a pas été élevé sur une ferme. Par contre, son père venait d'un milieu agricole et sa famille possédait deux tracteurs John Deere antiques sur leurs terres que le grand-oncle d'Andrew avait restaurés. « Deux ou trois fois par année, nous sortions ces tracteurs », se rappelle-t-il. « J'ai toujours aimé les conduire. C'étaient mes moments préférés. »

Très tôt, Andrew a développé un talent pour le travail mécanique et les petits moteurs. En fait, il a démarré une entreprise de réparation de tondeuses et d'autres équipements avant d'acquérir son premier tracteur, un John Deere B, à l'âge de 14 ans. Au fil du temps, sa collection de tracteurs s'est étendue à 14, dont la moitié est en état de marche et l'autre moitié, « à divers stades de restauration », dit-il. « Les tracteurs antiques sont des projets qui s'étirent indéfiniment. »

Andrew n'avait pas entendu parler de la compétition de restauration de tracteurs de Chevron avant de lire un article au sujet du gagnant de 2022 dans le magazine Oliver Heritage, destiné aux passionnés de tracteurs. « Je me suis dit : "Ça me semble très intéressant." J'ai restauré des tracteurs, alors pourquoi ne pas participer? »

Toutefois, Andrew ne voulait pas simplement inscrire un projet auquel il travaillait déjà. « Je savais que je voulais commencer à zéro pour la compétition », explique-t-il. « Je voulais m'assurer que l'ensemble du projet serait très bien documenté. » En février 2023, il a déniché un tracteur International Harvester Farmall M 1942 qui prenait la poussière depuis 25 ans dans un hangar en ruine dans le sud du New Jersey. Il s'est ensuite mis au travail.

Au-delà des difficultés liées à la restauration d'un tracteur, la compétition de Chevron exige une documentation exhaustive du projet. « Tout au long de votre travail, du premier jour où vous posez les yeux sur le véhicule jusqu'au jour où vous installez les autocollants dessus et déclarez le travail terminé, vous devez prendre des photos du tracteur », explique Andrew. « Chaque jour, j'ai écrit dans un journal le nombre d'heures passées sur la machine et le travail accompli. » Si le démontage du tracteur, la recherche des pièces manquantes et la reconstruction lui sont venus tout naturellement, la préparation du rapport s'est avérée plus difficile que prévu. « J'avais définitivement sous-estimé le temps que ça prendrait pour écrire le rapport », dit-il. « C'était énormément de travail. Autour de 80 pages. Puis après avoir terminé le rapport, j'ai dû faire la vidéo pour les juges. »

Andrew était en dernière année du secondaire lorsqu'il a commencé à faire cette restauration. Il a dû la mettre de côté pendant un certain temps pour préparer les examens de placement avancé à l'université, puis au cours de l'été, il avait un emploi à temps plein comme mécanicien d'équipements lourds. Néanmoins, vers la mi-août, il était prêt à soumettre son rapport et, trois semaines plus tard, il a appris qu'il faisait partie des 12 finalistes.

« Les 2 et 3 novembre, je me suis rendu à Indianapolis et j'ai fait ma présentation devant les quatre juges, ce qui était plutôt stressant », évoque Andrew. « Ils m'ont posé plein de questions. » En effet, la période de questions s'est étirée sur plus d'une heure après qu'Andrew ait terminé sa présentation. En fin de compte, c'est sa présentation, son rapport et sa vidéo, ainsi que l'état de marche impeccable de son tracteur Farmall M, qui lui ont permis de triompher.

Et qu'est-ce qui a distingué le travail d'Andrew aux yeux des juges? « Je crois qu'ils ont été surpris par mes connaissances, la quantité de choses que j'ai pu résoudre par moi-même et tous les aspects mécaniques que j'ai réalisés par moi-même. »

Andrew est maintenant étudiant de première année à l'Université d'État de Pennsylvanie, où il compte se spécialiser en génie mécanique, avec l'intention de devenir ingénieur d'essais après l'obtention de son diplôme. Il a quelques sages conseils pour quiconque songe à participer à la compétition : « C'est une expérience d'apprentissage extrêmement enrichissante. J'ai travaillé sur d'autres tracteurs auparavant, mais j'ai quand même appris plein de choses pendant ce projet. La principale chose qu'une personne pourrait probablement espérer tirer d'un projet comme celui-ci est d'en apprendre encore plus. Et la satisfaction que vous obtenez après avoir réussi à faire démarrer le tracteur. C'est toujours un bon sentiment de savoir que vous avez fait ça par vous-même, que vous avez tout résolu par vous-même et que ça fonctionne! »